Parcours d'un ex-maquilleur en effets spéciaux français
Gaëtan Laloge a exercé la profession de maquilleur en effets spéciaux pendant quatre années. Ses créations apparaissent dans une vingtaine de films dont des longs-métrages japonais. Cette passion l’a conduit à partager ses connaissances à une époque où les secrets des effets spéciaux de maquillages étaient bien gardés.
C’est en voyant la magnifique couverture du numéro 36 de la revue française Mad Movies que Gaëtan Laloge découvre ce que sont les effets spéciaux de maquillage. Très vite passionné, il se rend compte qu’il n’y a quasiment pas d’informations disponibles en France pour ce métier très américain. Du coup, il débroussaille seul cette jungle et il commet toutes les erreurs techniques imaginables. A cette époque, il réalise des courts-métrages et son premier client sera... lui-même !
En voyant les travaux prometteurs du jeune maquilleur, Dick Smith, célèbre maquilleur américain (L’Exorciste, Amadeus), accepte que Gaëtan Laloge suive ses cours “The Advanced Professional Make-up Course” dont les élèves sont triés sur le volet. Il suivra ensuite un stage de Jacques Gastineau, maquilleur français (Lifeforce, Les visiteurs).
En 1987, Gaëtan Laloge fonde la “FX Compagnie” au sein du CCCO ce qui lui permettra de travailler sur de nombreux films et manifestations.
La même année, il écrit le fanzine trimestriel CESAM, Circulaire des Effets Spéciaux Animés et du Maquillage, édité par le CCCO, entièrement dédié à la réalisation d’effets spéciaux de maquillage. Grâce au sérieux de la présentation, à une quantité d’informations importantes et à des tests rigoureux de produits, CESAM devient leader dans son domaine. D’abord seul rédacteur, Gaëtan Laloge s’adjoint toute une équipe pour l’élaboration de ce média dont le succès est sans cesse grandissant. Près de douze illustrateurs dont Jean Meunier ainsi que cinq rédacteurs ont finalement travaillé pour CESAM.
A la demande de la revue nationale “Toxic”, Gaëtan Laloge s’occupe également de la nouvelle rubrique “effets spéciaux de maquillage” de ce magazine.
Après 11 numéros de CESAM et en plein succès, Gaëtan Laloge décide d’en arrêter la publication en 1990. En 2007, les 11 numéros sont réunis dans un livre de 478 pages “CESAM n°1 à 11” (ISBN 978-2-9528859-0-4).
La même année, à la demande de la SNCF, il conçoit un cadavre pour l’exposition itinérante “Le Train du Cinéma” qui remporte un énorme succès.
En 1991, il travaille sur le film "Ecritures" pour lequel de nombreux effets spéciaux ont été conçus. Ce film a mobilisé son atelier plusieurs mois durant.
Ensuite, le maquilleur part à Tokyo où il travaille sur des longs métrages japonais notamment au sein de Make-up Dimensions aux Nikkatsu Studios.
Suite à une très forte demande, il écrit le livre “FANTASTIC MAKE-UP - L’Art du maquillage 3D” (ISBN 978-2-950-5543-0-7) qui provoque un engouement immédiat et dont la presse nationale en fait un écho très favorable. Privilégiant le côté “manuel” pouvant être consulté dans un atelier, FANTASTIC MAKE-UP, édité par le CCCO, est le seul livre français traitant de la conception technique de maquillages spéciaux.
En 1993, il décide d’arrêter la création de maquillages spéciaux pour se consacrer pleinement à sa profession de réalisateur.
En 1995, il prête des accessoires d’effets spéciaux pour une exposition dédiée au Centenaire du Cinéma qui se tient au Palais des Ducs de Bourgogne.
En 2010, 17 ans après avoir arrêté les effets spéciaux, il refait exceptionnellement des maquillages pour "Invasion" de Sandy Blanco. Ce court métrage de zombies fait parti du film "Au coeur de la folie" produit au sein de l'Atelier Cinéma du lycée Théophile Roussel à St Chély d'Apcher.
Outre des maquillages réalistes comme des brûlures et cicatrices, Gaëtan Laloge a créé toute une galerie de monstres plus effrayants les uns que les autres comme le fameux Céphalorus dont une version animatronique (mouvements commandés à distance par radio) avait été fabriquée. Même si aujourd’hui il n’exerce plus ce métier, Gaëtan Laloge reste informé sur l’évolution des produits et des nouvelles technologies. Il affirme d’ailleurs que les images de synthèses ont fait évoluer les maquillages spéciaux en offrant une plus grande palette de création et que la cohabitation des deux techniques crée une multitude de possibilités.